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Un projet vous tient à coeur mais vous hésitez? 3 questions pour ne rien regretter

Votre projet occupe toutes vos pensées, le jour, la nuit, dès que vous avez un moment. Parfois depuis des semaines, des mois, voire des années. Peut-être en avez-vous parlé à quelques proches, qui face à vos doutes, n’ont pas soutenu ouvertement l’idée. « Et si ça ne marcherait pas, et s’ils n’acceptaient pas, et si l’idée était stupide, et si j’avais au moins cette ressource…et si, et si… » Tous ces questionnements en boucle qui vous bloquent à passer concrètement à l’action. Et pourtant si ce projet vous obsède à ce point, c’est qu’il correspond à un enjeu important pour vous. 3 questions issues du monde de l’entreprenariat, peuvent vous permettre de passer de la réflexion entêtante à l’action.

Au pire, qu’êtes-vous prêt à perdre ? (1) Vous imaginez déjà la réaction de votre manager ou vos proches: « Combien ça va coûter et combien ça va rapporter » ? Question juste difficile voire impossible à adresser à ce stade, tant le projet n’est en qu’à ses débuts…et c’est souvent cette question qui bloque l’action concrète d’y aller et d’investir. Si vous ne savez pas répondre à cette question, vous pouvez plus facilement répondre à la suivante : Au pire, combien suis-je prêt à perdre, notamment pour la première phase consistant à valider la pertinence de l’idée ?  4 jours de mon temps à investiguer ?… 150 euros à faire une maquette ?… Est-ce acceptable pour moi, mon manager ? Sous-entendu, je n’engage pas plus de moyens que ce que je suis prêt à perdre. Dans cette perspective, même s’il y a échec, cela ne met pas en péril mes ressources. Par contre, je peux gagner énormément en obtenant de précieuses informations sur la pertinence de mon projet, avec juste quelques moyens et des ressources insoupçonnées que je vais découvrir grâce aux questions suivantes.

Avec qui aimeriez-vous vous associer (2)? Votre projet est encore très flou dans votre tête, ou vous êtes tétanisé à l’idée de porter seul le projet ? Le fait de pouvoir échanger avec quelqu’un qui vous inspire et qui est inspiré par votre projet, pourra grandement ouvrir la discussion vers plus d’idées, plus réflexion de fond, plus d’émulation pour se lancer et voir. A deux, on est plus fort, plus innovant et on se soutient. Et quand bien même, vous n’envisagez pas de vous « associer » à quelqu’un, le simple fait de se poser des questions telles que « et qu’est-ce que « X » ferait dans cette situation ? Quelles idées aurait-il? Quel conseil vous donnerait-il? » ouvre déjà de nouvelles perspectives.

Qu’avez-vous déjà à votre disposition pour commencer concrètement (3) ? Microsoft a commencé dans un garage, AirBnb avec une seule chambre. Beaucoup de succès planétaires ont commencé très petits, avec peu de soutien de l’entourage. Juste avec une forte intuition de leurs concepteurs qui ont su transformer leurs quelques ressources en moyens efficaces. Qui je suis (traits, préférences, compétences)? Qu’est-ce que je sais (formation, expertise, expérience)? Qui je connais (réseaux sociaux et professionnels) ? Quelle ressource j’ai ? peuvent vous permettre de répondre plus facilement à : Que puis-je faire dès maintenant ?

Exemple : vous hésitez à lancer un restaurant asiatique, avec des recettes nouvelles et originales. Vos amis adorent votre cuisine. Ce qui vous motive dans ce projet est de partager avec d’autres votre passion de la cuisine parfumée et originale et vivre de très beaux moments de convivialité. Vous n’avez malheureusement pas suffisamment d’économies pour faire une étude de marché, louer un local et quitter votre emploi « alimentaire ». Et avec la conjoncture, le projet est risqué. Qui connaissez-vous et qui possède des ressources que vous recherchez ? 1 restaurant asiatique dans votre quartier ? Le cuisinier de votre cafétéria d’entreprise ? Un responsable CE de votre entreprise ? 1 restaurant étoilé ? Un ami caviste…

  • et si vous leur proposeriez de faire un test auprès de leurs « clients » (stand asiatique à la cafétéria, insertion d’un de vos plats dans le plat du jour du restaurant)?
  • ou pouvez-vous envisager de leur « vendre » les recettes (autre business model) pour générer suffisamment de revenus avant de vous lancer dans l’idée d’un restaurant ?
  • Ou peut-être proposer des cours de cuisine au CE en partenariat avec le restaurant d’entreprise ?....
  • ou combiner des cours de cuisine avec des cours d’œnologie payants avec votre ami caviste?
  • Organiser des concours « payants » avec d’autres passionnés comme vous ?

Certes ces idées sont éloignées du restaurant à monter, mais elles vous permettront

  • de tester « votre concept de recettes nouvelles et originales auprès de clients (et non d’amis, donc plus objectifs). Vous pourrez ainsi évaluer l’attrait initial (combien de clients sont prêts à payer), et l’engouement (est ce que des clients reviennent et retestent ?). Et ce, à moindre coût, voire en générant un peu de revenus : paiement des clients –(matières premières et commission de vos partenaires)? L’objectif étant pour vous, d’avoir la certitude que « votre projet » plait concrètement et de gagner en assurance pour aller plus loin si les tests sont concluants.
  • d’améliorer votre projet grâce aux feedbacks objectifs reçus pendant la phase de test
  • Et qui sait peut être que ces nouvelles idées se révèleront encore plus pertinentes que l’idée de restaurant ou en amèneront d’autres encore plus originales, conviviales et lucratives en saisissant des opportunités nouvelles qui se présenteront ? 


"Dans 20 ans, tu seras plus déçu par les choses que tu n’auras pas faites que par celles que tu auras faites" Marc TawainL’enjeu se situe bien à ce niveau central : ne pas regretter de ne pas avoir tenter ce projet qui vous tient à cœur. Notre façon de penser conditionne notre capacité d’agir. Si vous hésitez à vous lancer à cause de vos doutes, changer de questions : comment puis-je confirmer l’intérêt de mon projet sans prendre de risque, en y apportant des preuves au fur et à mesure avec ce que j’ai déjà? Les 3 questions « au pire qu’est-ce que je perds, avec qui m’associer et qu’est ce que j’ai déjà pour démarrer » révèlent à quel point nous sommes «beaucoup plus riches » de moyens et de solutions que nous pensons. Et nous aide à faire le tout premier pas, petit mais si révélateur… L’action a cela de formidable qu’elle nous permet de découvrir des solutions insoupçonnées, des capacités nouvelles et de gagner en confiance en transformant le « et si » en « ça commence à prendre » ! Je vous souhaite de voir votre projet grandir, s’affiner, de rester à l’écoute des feedbacks et opportunités pour vous lever tous les matins, avec une belle motivation à apprendre en marchant !!

Article rédigé par Christiane Brackman, coach en innovation et accompagnement au changement chez ActInedit https://www.actinedit.com/, brackman.christiane@orange.fr

Sources :

1.https://www.amazon.fr/s?k=tous+innovateurs&__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&ref=nb_sb_noss

2.https://www.amazon.fr/Stratégie-Modèle-Mental-organisations-mouvement/dp/2354563582/ref=sr_1_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=model+mentaux&qid=1578759115&sr=8-3

3. https://www.actinedit.com/blog/prétotypes-3-fois-plus-de-chances-de-réussir-en-innovation-à-moindre-coût?c=innovation

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