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Changer en préservant la valeur

Aujourd’hui nombre de responsables d’entreprises se posent la question de se réinventer pour sortir de la crise actuelle, et moins subir dans les prochains mois de tels incidents. Questionnement responsable et légitime.

Aux questions classiques « que changer et comment ? », n’hésitez pas à consacrer un peu de temps à investiguer d’autres questionnements, souvent écartés de la réflexion et pourtant plein de sens et de conditions de réussite future.


Qu’est ce qui ne doit pas changer ?

Question utile pour deux raisons :

Face à la résistance naturelle au changement, annoncer en même temps que le changement, ce qui ne changera pas permet de rassurer le collectif en apportant des points de repères et faciliter la mise en œuvre effective.

Cette question permet aussi de mettre l’accent sur les valeurs ajoutées de l’entreprise que le changement devra absolument préserver et que l’on sous-estime parfois. Exemple, une entreprise,  se voit contrainte pour des raisons réglementaires de déménager une partie d’une activité sur un autre site plus éloigné géographiquement. En dehors de la préservation de son personnel qualifié, que devra préserver cette entreprise ? Les relations étroites avec une autre activité qui rendaient cette entreprise si avant-gardiste sans que cela soit explicite…?


Qu’est ce qui au contraire, est impensable de changer et que l’on pourrait paradoxalement changer :

La logique économique, voudrait que vous vous associez avec telle entreprise pour devenir plus fort(1). Mais sujet tabou. C’est impensable pour des raisons commerciales :  une gamme de produits est en concurrence ?  Impensable pour des raisons affectives : B a débauché des cadres de A, ou a fait par le passé une OPA inamicale, ou les actionnaires ne s’entendent pas… Parmi toutes les raisons  listées, lesquelles pouvez-vous faire évoluer pour permettre à la situation de devenir moins impossible à modifier? Les problèmes d’aujourd’hui sont souvent liés aux décisions prises dans le passé et que nous considérons comme immuables.


Que doivent faire les managers et les salariés pour que le projet de changement réussisse ?

Plutôt que d’imposer de nouvelles procédures afin d’adopter des nouveaux outils et atteindre les objectifs du changement souhaité, comment pouvez-vous stimuler l’envie ? Quels nouveaux comportements et actions pourraient à l’image du marketing « viral » accentuer les chances de réussite ? L’impact mapping permet visuellement de trouver des réponses pertinentes et simples en se posant dans l’ordre les questions suivantes :

  • Les objectifs : Que souhaitez-vous créer ou faire évoluer dans votre situation?
  • Les acteurs : De qui avez-vous besoin pour atteindre vos objectifs ?
  • Les impacts : en se focalisant sur leur envie, comment pouvez-vous modifier le comportement des acteurs afin d’atteindre votre objectif ?
  • Les fonctionnalités : Quelles fonctionnalités ou actions devez-vous mettre en place pour obtenir les comportements identifiés et motivants pour les acteurs ?

Ci-après un exemple commercial(2). Cette technique est adaptée à toute problématique, où le facteur humain est indispensable pour réussir.


Que risque-t-on si le projet échoue ?

On se pose souvent la question de la réussite, rarement celle de l’échec, comme si l’échec n’était pas une option. Ainsi, à l’argument du coût du projet, et notamment des mesures d’accompagnement, peut être opposé celui de l’échec du projet. Que se passera-t-il si après ces annonces de changement, le projet échoue ? Que doit-on préserver, anticiper, créer dès maintenant ou arrêter d’envisager ?


Quels seront les indicateurs intermédiaires qui nous permettront de dire que le changement s’opère?

Qualitatifs et quantitatifs, leur fonction est essentielle pour rassurer et encourager ceux qui œuvrent concrètement, faire taire les sceptiques et réorienter si besoin les plans d’actions. Le changement est comme une boule de neige. Il peut s’opérer lentement au départ…mais grossir en envergure et en vitesse par la suite s’il est bien accompagné avec des signaux sur la route.


En ces temps où le coronavirus nous donne un coup d’arrêt, on réalise à quel point il est capital de changer nos business modèles et nos styles de vie. Changer oui, c’est indispensable. J’adore la créativité. J’adore inventer de nouvelles choses, me projeter dans l’avenir… Pour autant, je réalise à quel point, la réussite du changement tient autant à ce qui doit évoluer qu’à ce qui doit être préserver. Même si nos intentions sont nobles, comme celles de vouloir sensibiliser nos concitoyens à adopter de nouveaux gestes pour protéger la planète, nous devons, avant même de nous focaliser sur ce qu’ils ne font pas(3)… nous attacher à ce à quoi ils tiennent réellement. Qu’est ce qui est essentiel ? Qu’est ce qui les fait vraiment vibrer ? Quelles sont les valeurs négligées et pourtant présentes dans nos organisations que l’on pourrait préserver voire accentuer?  Grâce aux réponses à ces questionnements et à la liste des éléments à changer et/ou créer, on augmente très sensiblement les chances de faire changer concrètement les choses, avec moins d’énergie dépensée (pensez aussi à votre propre préservation)!

Article rédigé par Christiane Brackman, coach en innovation et accompagnement au changement CEO ActInedit https://www.actinedit.com/, brackman.christiane@orange.fr


Sources

(1)Systémique et entreprise: Mettre en œuvre une stratégie de changement (VILLAGE MONDIAL), Jacques-Antoine Malarewicz, 2017

 (2) https://medium.com/product-academy-thiga/construisez-votre-roadmap-product-academy-leçon-4-24732eeaff75

(3) https://www.linkedin.com/pulse/aux-managers-qui-sépuisent-à-répéter-sans-cesse-la-même-brackman/

(4) 65 outils pour accompagner le changement individuel et collectif, Arnaud Tonnelé, 2011

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